Energy : Laurent Durupt – HANATSU miroir – Links

N°2_Concert

Energy

Concert d’œuvres de Laurent Durupt par les ensembles HANATSU miroir et Links

Mercredi 9 novembre à 20h
Lieu : Auditorium de la Cité de la musique et de la danse

Le cycle Energy réunit trois partitions créées entre 2011 et 2013, sur la thème de l’énergie électrique, son origine, son contrôle, et ses applications par l’homme.

La première partition écrite, Sonate en triOhm doit son nom au fait qu’elle soit, d’une part calquée sur le plan de la sonate en trio baroque, reprenant même le thème de la Folia de Corelli, et d’autre part qu’elle ait été composée en réaction à la catastrophe de Fukushima.L’électricité (comme le témoigne les percussions disposées en sigle nucléaire) est donc la thèmatique centrale de toute l’oeuvre, en sept mouvements enchaînés, comme les sept échelons de mesure des catastrophes. Chacun d’eux est une variation sur la relation confiance/méfiance que l’instrumentiste peut avoir avec la machine,qui s’amuse à court-circuiter la bande-son dans Praeluradium, faire tressauter la grosse caisse dans l’Allemande, donner des tempi très subtilement différents au trois musiciens dans la Courante, etc… Cette partition se veut une méditation ludique sur la question du contrôle du nucléaire et sur le danger à croire pouvoir le maîtriser.

Turbine (pour flûte et électronique), composée après la Sonate, mais se plaçant avant elle dans le cycle, part de l’idée qu’un flûtiste soufflant dans son instrument afin de produire un son avec l’aide de l’électronique est une métaphore d’une turbine, qui sert à transformer l’énergie mécanique d’un fluide sous haute pression, en électricité.

Après les deux premiers volets, P-server est une méditation sur la transformation de l’énergie (électrique) en information, via les technologies de communication. Le compositeur s’y intéresse plus particulièrement au rôle central du serveur dans la société, bien qu’il y soit toujours invisible. Dans cette pièce, le chef d’orchestre est ainsi remplacé par un serveur qui délivre aux musiciens connectés par un écran, un micro et une oreillette, les informations nécessaires au bon déroulement de l’interprétation. Cependant, il intervient aléatoirement pour tenter de prendre le contrôle sur les instrumentistes, en détournant les informations, amenant les musiciens à improviser selon de nouvelles données. La forme générale s’inspire fortement du jazz avec introduction, thèmes, chorus… mais surtout place la scénographie au centre de la construction dans le but de faire ressentir au spectateur le degré de connexion avec la machine et l’alternance entre grande liberté et exclavagisme du musicien, dont le destin dans cette pièce se veut un reflet de l’homme contemporain, déchiré entre la jouissance de l’information et la soumission à celle-ci.

Réunie pour la première fois sous la forme d’un spectacle, le travail de création scénographique et de lumière (voire de vidéo) doit permettre une traversée du cycle, quasi sans interruption, afin de suivre le parcours et la transformation de cette notion d’énergie, commune à la fois à la musique et à la physique. L’enjeu du spectacle et de donner au spectateur un élan de conscience et une décharge de bonheur musical et visuel.


L’ensemble HANATSU miroir est soutenu par la Drac Alsace, l’Eurométropole de Strasbourg, la Spedidam et la SACEM. Spectacle soutenu par la DRAC Île-de-France.

L’ensemble Links est…